Liberté - de Tony Galtif

Synopsis :Théodore, vétérinaire et maire d’un village situé en zone occupée pendant la seconde guerre mondiale, a recueilli P’tit Claude, neuf ans, dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre. Mademoiselle Lundi, l’institutrice fait la connaissance des Tsiganes qui se sont installés à quelques pas de là. Ils sont venus pour faire les vendanges dans le pays. Humaniste et républicaine convaincue, elle s’arrange, avec l’aide de Théodore, pour que les enfants Tsiganes soient scolarisés. De son côté, P’tit Claude se prend d’amitié pour Taloche, grand gamin bohémien de trente ans qui se promène partout avec son violon sur l'épaule. Mais les contrôles d’identité imposés par le régime de Vichy se multiplient et les Tsiganes, peuple nomade, n’ont plus le droit de circuler librement : Théodore cède alors un de ses terrains aux bohémiens, désormais sédentarisés.Tandis que les enfants Tsiganes suivent les cours de Mademoiselle Lundi, P’tit Claude est de plus en plus fasciné par le mode de vie des Bohémiens – un univers de liberté où les enfants sont rois. Mais la joie et l’insouciance sont de courte durée : la pression de la police de Vichy et de la Gestapo s’intensifie et le danger menace à chaque instant. Comme ils l’ont toujours fait depuis des siècles, les Tsiganes devront reprendre la route…

Dès les premières images, je suis restée scotchée devant leur beauté. Nous entrons de plein fouet dans la vie de cette communauté Tsigane comme elle devait se passer en 1942. J'ai pourtant l'habitude de croiser des roulottes en bois tirées par des chevaux, les hommes marchant à côté, les femmes et les enfants jambes pendantes à l'arrière. Ni vitres, ni confort, juste une mode de vie. Mais ici nous avons le privilège de partager un petit moment avec eux. Le moindre détail étonne, réjouit même, et au diable les pommes volées dans le jardin, je me dis que ce devait être quelque chose, que de prendre le ciel et la terre, l'eau et le feu, et de s'en accommoder avec autant d'ardeur.

Dérangeants, ils l'ont toujours été pour nous autres sédentaires. Mais il faut les voir courir, bondir, fêter la noce de l'homme et de la nature. Certaines images sont à couper le souffle, comme celui-là, un peu fou, pas très fini comme on dit, qui pétrit la terre comme il se réjouirait du corps d'une femme. D'autres images sont truculentes, comme ce concert de violons dans un poulailler, volaille ébahie et pour le moins pétrifiée. On leur pardonne soudain volontiers larcins et désinvolture, parce qu'après tout ce n'est qu'un film et qu'on en croise rarement en train de séduire la forêt.

On entre aussi dans la sombre atmosphère des premiers temps de la guerre, et quand on sait ce que furent les années suivantes pour les tsiganes, il y a comme une sourde révolte...

Toni Gatlif... excellents souvenirs... c'est un poète qui sait vous emporter... loin. Tous sens en éveil...
Gadjo Dilo bien sûr, et puis un concert mémorable entouré de ses amis à Lodève en 2007... L'intitulé valait promesse : "Vertiges"...
Noeud à mon mouchoir !...

Hé bien oui, tu découvre Gatlif... comme moi il n'y a pas si longtemps... ça met de la couleur, de la musique et de la liberté au coeur.